Man of Steel annonçait une révolution dans l’univers de Superman. Enfin, Clark Kent tombe le slip ! Plus de 80 ans après la création de la licence, le sujet des sous-vêtements des super-héros fait toujours débat, mais nous laisserons ce sujet à d’autres sites plus spécialisés.
Je vais juste me contenter de vous dire ce que j’ai pensé du film, en bonne grosse n00b de la licence (à part un ou deux épisodes de Smallville vus à la télé, mais on va faire comme si ça ne comptait pas, ok?)
Soyons honnête, j’y suis allée à reculons
Pourquoi ? Plusieurs raisons :
Zack Snyder. Je n’ai jamais réussi à me faire un avis clair sur aucun de ses films. A chaque fois, c’est joli, le fond vert est rentabilisé, mais ça me laisse sur ma faim. Ni Sucker Punch, ni Watchmen ne m’avaient vraiment convaincue jusque là, et je me demandais ce que ça allait donner avec Man of Steel vu que l’univers de Superman est a priori vachement moins barré. Allais-je m’ennuyer ferme cette fois ?
Superman. Si je suis une totale n00b vis à vis de cette franchise, ce n’est pas pour rien. Il faut bien avouer que le slip rouge et le « déguisement » de Clark Kent que les lunettes rendent méconnaissable, ça ne me donnait pas envie d’aller voir ce qu’il se passait à Métropolis. Mais bon, si c’est Henry Cavill qui porte la cape, pourquoi pas !
« Encore un reboot ?! » sérieux Hollywood, quand est-ce que vous arrêtez de nous jouer en boucle la séquence « je découvre mes pouvoirs et je me mets en quête de ma place dans l’univers » ? Oui Marvel, tu es aussi visé, avec les 2 reboots de Spider-man en moins de 10 ans…
Mais bon, la fête du cinéma et l’enthousiasme de Pando ont eu raison de moi.
D’abord, voyons les points sympas
J’ai au une lueur d’espoir au début, avec les scènes sur Krypton. L’allégorie sur l’épuisement des ressources et la folie des hommes est un peu lourde, mais bon, c’est un film de super-héros, on n’est pas là pour être subtil. Grosses bêbêtes de l’espace, combats aériens stylés, costumes et décors crédibles, je regrette déjà que la planète doive exploser. Ce qui arrive dans une scène qui en mets plein les mirettes, il faut bien l’avouer. Et Russell Crowe, qui incarne Jor-El, le père de Superman, mérite dès le départ sa place de meilleur personnage du film (de loin.)
Presque tout de suite après, on a aussi un gros plan sur le torse musclé de Cavill, mais à part me donner envie de regarder Les Tudors pour profiter du spectacle sur plusieurs épisodes, le fanservice était un peu trop énorme pour être convainquant.
A part ça… Pour les fans du genre, les scènes d’action sont pléthores et rendent bien, ça pète dans tous les sens, tout le temps, en permanence, de partout. Ils finissent même par se battre à coup de satellite géo stationnaire, c’est dire… Personnellement, ça ne me dérange pas, loin de là, mais ça ne me suffit pas non plus.
Ensuite, le compteur à What The F**k s’emballe
Le film aurait pu me plaire, je pense, si je n’avais pas été obligée de lever les yeux au ciel toutes les 2 minutes et 30 secondes en me demandant si c’était légal de prendre autant les spectateurs pour des cons. Le nombre d’incohérence du film est tout bonnement sidérant et m’a complètement sortie de l’histoire à plusieurs reprises. Je sais bien que le genre n’est pas adepte des intrigues compliquées et de l’écriture raffinée et subtile, mais il y a quand même des limites au jemenfoutisme.
/!\ Attention spoilers /!\
– Ouvrons un trou noir au dessus de Métropolis sans aucune garantie de pouvoir le refermer, super idée
– Lois Lane, tellement grosse qu’elle est repoussée par le-dit trou noir
– Des consoles de commande dans les cellules du vaisseau extra-terrestre, histoire de laisser les prisonniers s’évader
– Les gens qui visitent des musées pendant que des aliens attaquent la ville, ou qui traversent la rue pile au milieu des combats, ou qui ne fuient jamais dans la bonne direction. Mais je chipote, les figurants se comportent toujours de manière débile dans ce genre de cas…
– Liste non-exhaustive de cas flagrants de « Ta Gueule, C’est Magique »…
/!\ Fin des spoilers /!\
Ces incohérences ont un effet secondaire : les antagonistes ne sont pas crédibles pour un sous. On a voulu nous peindre un Kal-El déchiré entre son monde d’origine et les humains ? Pour moi ça n’a pas pris une seule seconde, le film prend tout de suite parti, au cas où le spectateur, encore une fois, soient un peu trop débiles pour comprendre où sont les vrais gentils américains. Franchement, j’ai rarement vu un chef de guerre avec des plans plus débiles que Zod (et complétement incohérents, d’ailleurs, son cerveau ayant du geler quand il était coincé dans son glaçon.) Ses capacités en diplomatie et en négociation sont carrément dans les négatifs.
La plupart des personnages ont le charisme d’une huître (à part Russell Crowe, mais je l’ai déjà dit), sans doute à cause de la combinaison écriture par dessus la jambe + absence de cohérence globale du scénario. On ne s’attache à personne et on ne tremble pas une seule seconde (contrairement au mec qui tient la caméra sur tous les gros plans, soit dit en passant.) Les quelques one-liners sont carrément pathétiques, à tel point que je me sens obligée de vous en citer un :
« Ce combat n’a qu’une seule issue ! Ta mort ou la mienne ! »
Ahem. Ça fait deux. Et ça fait vraiment dialogue de nanar du coup.
Moralité : allez voir autre chose, 2h30 c’est long
Si vous payez plein tarif, clairement, le film ne mérite pas qu’on y mette 10€. Si vous hésitez entre ça et d’autres films à l’affiche en ce moment, ne vous cassez pas la tête non plus (et allez plutôt voir Star Trek Into Darkness). Je n’ai pas passé un trop mauvais moment sur le coup, mais je suis sortie de la salle avec la désagréable impression qu’on s’était foutu de ma gueule.
A la limite, si vous êtes vraiment fan de Superman et que vous avez une bonne capacité à déposer votre cerveau au début de la séance, vous pouvez toujours tenter le coup, mais je vous aurais prévenus !