Il y a deux sortes de personnes dans le monde : ceux qui redoutent décembre 2012 à cause d’une prétendue fin du monde, et ceux qui l’attendent avec impatience en raison de la sortie du premier volet de Bilbo le Hobbit au cinéma. Je fais partie de la deuxième catégorie, même si, dans le doute, j’irais voir le film dès sa sortie, on sait jamais, ce serait trop bête de mourir sans l’avoir vu…
Pour ceux qui ont vécu dans une grotte ces dix dernières années, voilà pourquoi je pourrais regarder la Terre exploser en toute sérénité une fois que j’aurais pu assister aux galères de ce brave Bilbo sur grand écran : en 2001, petite fille déjà fascinée par les dragons et les poneys du moment qu’ils servaient de monture à de grands guerriers, j’ai découvert Le Seigneur des Anneaux grâce à Peter Jackson. J’ai enchaîné avec les livres et je n’en suis pas sortie indemne : je voue depuis un amour inconditionnel aux beaux bruns mystérieux dépeignés et mal rasés et j’ai été mordue par le virus de l’héroïc fantasy (deux choses qui se marient plutôt bien.)
En 2003, quand est sorti Le Retour du Roi, j’en voulais encore. J’étanchais ma soif avec les éditions collector avec version longue, commentaires des acteurs et visite de la loge de Viggo Mortensen, mais j’espérais plus. Un nouveau film. Déjà à l’époque on parlait de l’adaptation de Bilbo, et des ennuis dus au sac de nœuds que constituaient les droits d’auteur / d’adaptation / d’exploitation de l’œuvre originale. Ce qui me désespérait au plus haut point (et ce qui a peut-être influencé mes futures opinions politiques sur la question du copyright, tiens…)
Bref, Bilbo le Hobbit, c’est le film que toute une génération de fans du début des années 90 attend avec impatience. Mais d’ici le 12 décembre ça fait un peu plus de trois mois à patienter… Ce qui laisse largement le temps de (re)lire le livre en attendant de pouvoir mettre la main sur son ticket de cinéma ! Pour ma part j’ai attendu cet été avant de m’y mettre, et si vous aussi vous hésitez à vous lancer, voilà dix bonnes raisons de vous y mettre à la rentrée !
1. Vous éviterez le spoil
Comme à chaque sortie de film attendu, il y a ceux qui se précipiteront à l’avant-première, et ceux qui devront attendre avant de pouvoir caser un ciné dans leur emploi du temps de ministre. Et comme à chaque fois, les premiers s’empresseront de partager leur avis sur la scène finale (« OMG c’est dingue la scène où Gandalf meurt tué par Bilbo ! » ← ceci est un faux spoil.) Or, si vous avez lu le bouquin, vous savez déjà ce qu’il se passe, vous êtes donc « spoiler proof » et cela vous évitera de devoir couper ordinateur et téléphone pendant une semaine. Enfin sauf si Peter Jackson a complètement changé le scénario du bouquin, mais là…
2. Ça vous évitera d’attendre trois ans pour connaître la fin
C’est officiel depuis quelques semaines, The Hobbit sera une trilogie. Ce qui veut dire un film par an. Ce qui veut dire qu’on ne connaîtra la fin qu’en 2014. Ce qui veut dire que vous connaitrez la frustration, et ce n’est pas bon pour vos aigreurs d’estomac. Vous voyez, lire ce livre, c’est vous préoccuper de votre santé. (En plus en cas de véritable fin du monde en décembre, vous ne connaîtriez JAMAIS la fin !)
3. Frimer auprès de vos potes non geeks
Une adaptation cinématographique comporte forcément sa part de raccourcis et d’ellipses parfois un peu perturbante pour le bon déroulement de l’intrigue et qui rendent du coup l’histoire difficile à suivre pour les néophytes. Si vous allez voir le film avec votre copain / copine non-geek, vous pourrez prendre votre air le plus savant pour lui expliquer qu’en fait, dans le bouquin, Gandalf ne trahit pas les nains pour s’allier à Smaug, c’est juste qu’ils n’avaient pas le temps d’introduire le vrai méchant dans le livre alors ils ont réutilisé un personnage existant… (J’espère qu’ils ne feront pas vraiment un truc comme ça.)
4. Suivre vos potes geeks dans leurs débats
Par contre, si vous allez voir le film avec un/des pur(s) geek(s), soyez assuré qu’ils tiqueront sur toutes les variations scénaristiques (« Non mais allô ! La robe de Gandalf elle était même pas grise, elle était ANTHRACITE ! Quel scandale ! En plus ils ont changé les noms des poneys quoi ! ») Si vous voulez être en mesure de suivre la conversation, mieux vaut avoir lu le bouquin. Sinon vous allez faire papier peint toute la soirée. Voire pendant plusieurs soirées, étant donné l’ampleur que peut prendre ce genre de débat…
5. Si vous n’avez jamais eu le courage de finir le traité sur les Hobbits
En parlant de culture geek, le minimum admis pour entrer dans cette communauté, c’est d’avoir lu Tolkien – selon des critères totalement subjectifs. Non, sérieusement, J.R.R Tolkien est quand même un des maîtres du genre qui a (un peu trop) fortement inspiré toute une génération d’écrivains, si on s’intéresse à l’héroïc fantasy il faut avoir lu au moins un de ses livres. Malgré tout, il faut bien admettre que Le Seigneur des
Anneaux est un énorme pavé un peu décourageant, surtout si on commence par son introduction sur les hobbits (personnellement j’ai dû m’y prendre à deux fois.) Donc si vous n’êtes pas un grand lecteur mais que vous avez quand même envie de découvrir cet auteur, commencez par Bilbo, moins long, moins ardu mais tout aussi bien. Qui sait, ça pourrait vous motiver pour aller plus loin !
6. Vous ne culpabiliserez plus de raconter vos cours de géomorphologie à votre petite cousine pour l’endormir
Même si Bilbo est plus simple que Le Seigneur des Anneaux, même si c’est un bouquin pour enfant, c’est tout de même du Tolkien. Donc à lire avec votre photocopie de la carte de la Terre du Milieu sous la main pour pouvoir vous repérer. C’est aussi ce qui fait tout le sel de son œuvre après tout : l’immensité de l’univers dans lequel il s’inscrit. N’empêche, s’il a réussi à passionner sa fille avec cette histoire pleine de descriptions historiques et géographiques, vous devriez arriver à faire pareil, non ? Comment ça, vous n’êtes pas la réincarnation de Tolkien ?
7. Même pas mal au porte-monnaie
Si jamais vous êtes un gros lecteur, la rentrée littéraire, c’est une mauvaise période : rien que le dernier J.K Rowling est annoncé à 22€80 sur le site de la Fnac et on n’est pas près de le voir sortir en poche, ni de le voir disponible sans réservation interminable à la bibliothèque. Alors que Bilbo, je suis sûre qu’il traine sur votre étagère ou celle d’un pote, qu’il est trouvable en poche et d’occasion pour 3€ dans la librairie du coin ou que vous pouvez l’emprunter sans soucis dans toute bonne bibliothèque. Comme ça, vous aurez même le temps de réunir assez d’avis pour savoir si ça vaut le coup de l’acheter, ce Rowling.
8. Gandalf
Oui, notre bon vieux magicien est un argument à lui tout seul. S’il a eu une flopée de successeur dans la littérature fantasy, peu arrivent à l’ourlet de sa robe. Vous l’avez aimé dans le Seigneur des Anneaux, où il devait partager la vedette avec d’autres valeureux héros ? Vous allez le surkiffer dans Bilbo où il bénéficie d’un super bonus de charisme pour être entouré de boulets cambrioleurs débutants qui n’ont pour seul atout que leur chance inouïe. Et sa relation avec Bilbo est très chouette aussi (relation purement amicale et platonique, avant qu’on m’accuse de détournement yaoi.)
9. Pouvoir consacrer toute son attention à Martin Freeman
Certes, le scénario de Bilbo n’est pas ultra-complexe, ni pleine de manipulations et de sous-entendus sur trente-six degrés d’interprétation. On parle quand même de hobbits et de nains, en général c’est plutôt loyal-bon comme personnage. Enfin il y a quand même de l’actions et pas mal de personnages (dont il faut aller chercher la généalogie sur Wikipédia si on veut tout comprendre) (en plus, si on regarde le casting, on dirait qu’ils en ont rajouté…) Or, si vous essayez de suivre tout ça a l’écran, vous aurez beaucoup moins de temps de cerveau disponible pour admirer le superbe profil de Martin Freeman ! Même en ayant lu le livre, il me faudra sans doute plusieurs visionnages pour en profiter au maximum, c’est dire…
10. Parce que le bouquin est bien, aussi, accessoirement
Il paraît que c’est une bonne raison pour lire un livre… Même si vous n’allez pas voir le film d’ailleurs. Si vous n’accordez pas grand crédit à ma seule opinion, le net regorge d’avis allant dans ce sens. Si vous n’avez pas confiance en internet, le livre a aussi eu une immense succès populaire à sa sortie, poussant Tolkien à écrire la trilogie du Seigneur des Anneaux. Si cela ne vous convainc toujours pas, il est aussi considéré comme un grand classique outre-Manche où il est étudié à l’université. Si ni moi, ni la foule, ni les érudits ne peuvent dicter vos goûts, et bien lisez-le vous-même, vous verrez bien !