« C’est le dernier fragment de ce qui fut un jour une planète vivante.
Menée à la destruction par la folie de ses habitants, ce qu’il en reste est condamné à errer à jamais au travers de l’espace et du temps, hurlant sa peine et son désespoir.
Dans la légende et dans les faits, on l’appelle…
le Métal Hurlant.»
Hello,
voici (enfin…) mon retour concernant les trois derniers épisodes de la première saison de Métal Hurlant Chronicles ! 🙂
Au départ je comptais le poster au moment de leur première diffusion sur France 4, puis je profite de leur actuelle re-diffusion sur Nolife pour finalement revenir dessus.
Si vous ne l’avez pas encore lu, je vous conseille la lecture de l’article de Gaby sur les trois premiers.
Pour les feignants et les curieux qui seraient ici par hasard, resituons un peu…
Métal Hurlant fut une série de bandes dessinées de science-fiction destinée à un public adulte des années 80/90, déclinée à la grande époque aux USA sous le nom de Heavy Metal, avant de finir par s’éteindre lentement… L’article de Gab ainsi que la page Wikipédia de la bête seront plus complets que moi sur ce point.
Une des caractéristiques principales de ces BDs était notamment d’être très courtes : quelques pages maximum. Le réalisateur de la série télé, Guillaume Lubrano, a décidé de garder ce format très court et de l’adapter à la télé : chaque épisode ne fait donc qu’une vingtaine de minutes. Un choix parfois contestable… mais j’y reviendrai plus tard. Place aux épisodes.
Épisode 4: Oxygène
L’épisode 4 débute dans un grand vaisseau spatial. Après une courte séquence vaguement humoristique sur les abus sexuels qu’inflige une militaire à ses subordonnés, le gros de l’épisode commence : après avoir croisé le «Métal Hurlant», le croiseur est percuté par une météorite qui entraîne sa destruction, et on suit alors Stanley (joué par Dominique Pinon), un ingénieur se frayant tant bien que mal un chemin vers la dernière navette de secours. Il arrive à en réchapper, mais une fois la navette larguée, il se rend compte qu’il n’est pas seul à bord : deux autres militaires sont aux commandes. Se pose alors, au bout de quelques heures, un grave problème : il n’y aura pas assez d’oxygène pour trois d’ici l’arrivée des secours….
Un peu comme l’épisode 2 (l’abri nucléaire), cet épisode se veut être un huis-clos anxiogène où cette fois, c’est l’oxygène qui va venir à manquer dans la navette et qui va servir de ressort de la tension jusqu’à la fin. Je tiens à noter que, un peu à la manière du premier épisode, ça se voit un peu trop que l’unique scène de combat de l’épisode est très chroégraphiée (mais ce n’est que mon opinion).
Que dire de plus sans spoiler la fin de l’épisode, sinon que Dominique Pinot joue pas mal dans cet épisode (il lit d’ailleurs le magazine Métal Hurlant dans la navette 😉 ), et que le twist final de l’épisode m’a agréablement surpris … Niveau suspense, à mon avis il reste cependant d’un niveau inférieur à l’épisode 2.
Ah, et si il fallait donner la morale de l’épisode, elle serait sans aucun doute :
😀
Épisode 5 : Les maîtres de l’univers
Il s’agit sûrement de l’épisode que j’ai le plus aimé ! Et pourtant, c’est un épisode très ambivalent. De ce que j’ai pu lire des retours, c’est celui qui a le plus fait sauter au plafond les spectacteurs 🙂
Analysons un peu le pourquoi du comment…
Le résumé :
L’action commence dans une navette spatiale où deux mercenaires sont de retour de mission. Après de tragiques événements suite à leur retour, un seul des deux repartira en direction d’une légendaire planète-ordinateur nommée Galtar, où vivraient des « Tortues Sapiens », aussi appelée Planète des «Maîtres du destin», car la légende veut que ces étranges créatures détiennent la date et l’heure de la mort de tout être vivant dans l’univers…
Un épisode, contrairement au numéro 1 ou le numéro 6 (voir plus bas), résolument « SF » donc.
Il faut bien dire que l’épisode a de quoi surprendre : des tortues bipèdes qui détiennent la date de la mort de tous les êtres vivants ! Elles ne sont parfois pas très bien animées et leur voix, vocodée, ne rend pas toujours très bien non plus… Je n’ai personnellement aucun problème avec ça, mais je comprends que ça puisse sembler bizarre…
La deuxième cause du « WTF » concernant cet épisode est sans doute l’histoire d’amour très… Métal Hurlant, autrement dit, très rapide ! Effectivement, il s’agit d’un coup de foudre direct et total qui prend les deux héros de l’épisode (joués par Joe Flanigan et Kelly Brook ) au milieu de l’épisode, ce qui a poussé de nombreuses personnes à hurler « MAIS C’EST TROP N’IMPORTE QUOIIIIIIIII » ! Mais bon, quelque part c’est aussi ça l’esprit Métal Hurlant: l’épisode ne dure que 25 minutes, il n’y a pas le temps d’établir une intrigue romantique potable… alors on s’en fout que ce soit pas plausible et on y va ! Et puis, de toute façon, ce n’est vraiment pas le point important de l’épisode. Les vraies stars sont les tortues 🙂
À part ça, les scènes de combat (car il y en a pas mal) sont assez bien tournées, ou au moins rigolotes (les scènes de flingues font, une fois de plus, très chorégraphiées…). Kelly Brook joue bien son rôle de faire-valoir (ses dialogues et ses actions sont d’une pauvreté assez flagrante, quand même) mais bon, elle est là pour ça… et Joe Flanigan , que certains connaissent surtout de Stargate Atlantis, joue juste sans plus. Par ailleurs il y a un « cross-over » assez intéressant fait avec l’épisode 4… En tout cas, la fin de l’épisode est très ironique (autant pour les personnages que pour les tortues) ! C’est certainement pourquoi je le préfère aux autres 😀
Épisode 6: Le serment d’Anya
Et voici donc l’épisode qui vient clôturer cette première saison de Métal Hurlant.
Épisode assez dingue si il en est, à commencer par son casting, qui réunit Gregory Basso (oui oui, Greg le millionaire sur TF1, c’était lui !) et l’immense Rutger Hauer à l’écran… Autant dire que perso, il n’en a pas fallu plus pour me donner envie de regarder l’épisode 😀
Le résumé est assez simple quoique bizarre : dans une dimension parallèle, à chaque fois qu’il reçoit « le signal », un peuple qu’on pourrait situer à la période de l’Antiquité envoie son meilleur champion doté d’une épée magique sur Terre afin d’accomplir la « prophétie »: éliminer un démon apparu sur notre monde … Et bien sûr, le signal est apparu ! (qui n’est autre que le passage du Métal Hurlant)
Notre hoplite se retrouve alors téléporté en plein hiver dans un pays type Allemagne/Autriche (ce n’est pas explicitement dit), où il va devoir infiltrer un village plein de gardes armés afin d’abattre ce démon… Et je n’en dis pas plus car ça pourrait spoil ceux qui ne l’ont pas encore vu 😉
Que dire de cet épisode sinon que finalement, il ne se passe pas grand-chose, Gregory Basso doit avoir 10 lignes de texte en tout et pour tout (vu ses talents d’acteur, c’est peut-être mieux ainsi), et se contente pour la majeure partie de montrer son corps musclé (en plein hiver). Rutger Hauer est d’ailleurs pas mal en prêtre de l’Antiquité, mais ne joue qu’un rôle secondaire et on ne le voit finalement pas beaucoup… Questions effets spéciaux, ce n’est pas non plus la joie : tout au long de l’épisode, de la neige tombe. Sauf que les flocons tombent toujours DEVANT les personnages… Mais bon, comme je l’ai dit au début, je pense que c’est un épisode à voir, au moins car c’est probablement la seule et unique fois que nous voyons Greg le millionaire et Rutger Hauer ensemble à l’écran 🙂
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Bon ben voilà, c’en est fini de cette brève critique de Métal Hurlant Chronicles !
Alors, cette série vaut-elle finalement la peine d’être vue ?
Pour ma part, je dirais que oui.
Ce n’est certainement pas la série, ni même la mini-série du siècle, on aurait pu en attendre (et perso, j’en attendais) tellement plus… Je trouve notamment dommage que le réalisateur ait absolument tenu à garder le format « court » des BD, transposé à l’écran par des épisodes courts (20 minutes…). Cela laisse vraiment très peu de place au scénario et au développement des personnages (court-métrage oblige), ce qui, du coup, ne laisse comme principal intérêt de la série, que le twist final quasi systématique à la fin de chaque épisode. Je pense que j’aurais préféré justement des épisodes plus longs, s’inspirant des BD mais, quitte à s’en éloigner un peu, étoffant un peu les personnages et l’intrigue (oui, même juste le temps d’un épisode), afin d’avoir une série un peu plus digne de ce nom, plutôt que d’un scénario qui donne carrément l’impression d’avoir été écrit à la va-vite sur le coin d’une feuille de PQ (l’histoire d’amour de l’épisode 5 est quand même une sacrée blague). C’est peut-être l’effet voulu, et ça passait sûrement très bien en format magazine (quoique, Métal Hurlant, ils ont mis la clé sous la porte, finalement…), mais j’ai trouvé que ce n’est pas adapté au format d’une série télé. Techniquement, la série a été, à juste titre, abondamment moquée pour ses combats « plus faux que nature » et ses effets spéciaux un peu cheap (la neige de l’épisode 6).
Au final, nous obtenons à la place une mini-série un peu baroque, décalée (comme la BD…), qui laisse quand même un fort goût de « ça aurait pu être tellement mieux », mais qui a quand même quelques points positifs, certains des épisodes sont vraiment bien pensés (je pense à l’épisode 2, dans l’abri nucléaire) ou ont un petit quelque chose de sympa — perso je suis un grand fan des Tortues Sapiens de l’épisode 5 (même si finalement on ne les voit pas beaucoup) et, en tant que personne qui dessine un peu, la deuxième histoire de l’épisode 3 m’a particulièrement touché. La faute, peut-être, à un cruel manque de moyens, et un réalisateur peut-être pas encore au top de ses capacités… En tout cas elle a déchaîné les passions, je connais des gens qui ont détesté, d’autres qui n’en ont même pas vu l’intérêt, encore d’autres qui ont bien aimé… Typiquement le genre de série qui ne fait pas l’unanimité donc, et le seul moyen d’en avoir une vraie opinion, et bien… C’est de la regarder soi-même 😉
PS: avec, en petit bonus, un fan-art de Tortue Sapiens: