Difficile, en ce moment, de passer à côté du douzième film de la série Star Trek qui est sorti en France ce mercredi : Star Trek Into Darkness.
Ayant quand même grave kiffé le premier de J.J. Abrams en 2009, avec Gaby Loutre nous nous y sommes rués, nous l’avons vu, et nous sommes revenus avec quelques bonnes surprises, quelques déceptions, et (pas forcément) des étoiles plein la tête.
Explications.
(Re)présentation
Avant tout, remettons les choses dans leur contexte.
Il est bon je pense de rappeler, comme quiconque s’étant un peu documenté sur cette nouvelle franchise Star Trek au cinéma le sait, que le but de J.J. Abrams cette fois-ci est de réécrire le passé de la série, c’est-à-dire des intrigues pas forcément nouvelles, mais vues et mises en scène différemment, avec parfois les mêmes personnages, mais des enjeux, des rôles et des événements différents. Autrement dit « faire du neuf avec du vieux » mais en utilisant seulement une partie du « vieux »… On avait déjà pu voir le procédé pour le premier film de 2009, où le réalisateur s’inspire fortement de certains événements des anciens films et séries pour créer son univers parallèle.
Sachant qu’on est dans ce délire, ce film, mettant en vedette l’acteur Benedict Cumberbatch (surtout connu pour sa prestation dans Sherlock, la série de la BBC adaptant de façon moderne les aventures du personnage de Arthur Conan Doyle), rappellera furieusement quelque chose aux trekkies ayant vu le deuxième film de la série, la Colère de Khan, et pour cause: il s’agit ni plus ni moins d’un reboot (et non d’un remake, attention). Mêmes personnages, même intrigue globale (Khan pas content, Khan tout détruire la Terre !), mais avec des événements différents, ou n’arrivant pas aux mêmes personnages (on vous l’avait dit…).
Bon, on ne va pas vraiment s’attarder sur la présentation, et plutôt aborder ce qui va et ce qui ne va pas 🙂
Bon, alors, moi je serais plutôt du genre à donner une note au film, et à commenter après, alors là, comme ça, je donnerais:
7/10
à Star Trek Into Darkness.
Commençons par Khan.
Cher Khan…
Argh, non, rien à voir !
Moi ce qui m’a bien plu dans ce film (sans avoir vu le film « La Colère de Khan » originel, je précise), c’est que Khan Noonien Singh (je ne considère pas vraiment ça comme du spoil, tant son pseudo de « John Harrison » tombe vite à l’eau…) n’est pas un méchant « manichéen », juste méchant pour être méchant et faire le mâââl… L’intrigue se trame sur fond de terrorisme et, comme dans à peu près toute histoire de terrorisme, personne n’est tout blanc ou tout noir, et contrairement à ce qu’on s’attend en allant voir le film, on découvre ici un « semi-méchant », une sorte de méchant en demi-teinte bien loin des « arch enemies » auxquels les superproductions de SF et de superhéros nous habituent (vous savez, ceux qui s’habillent en pyjama noir à large capuche et qui concluent toutes leurs phrases par des « Mouahaha » diaboliques), et je trouve qu’au demeurant, c’est plutôt original, comme approche. Khan est une sorte d’infiltré, manipule habilement tout le monde, et constitue une menace très proche avec laquelle la force des événements oblige l’équipage de l’Enterprise à coopérer pour contrer un autre danger plutôt inattendu, pour le coup.
Mais (car il y a un mais), j’ai trouvé la fin du film un peu « expéditive ».
« Bon allez, grouillez-vous, on a pas toute la journée. »
Car finalement, pendant une très longue partie du film, Khan n’est absolument pas au centre de l’intrigue (et n’est même pas la principale source de danger envers les héros). Je trouve ça dommage dans le sens où Khan aurait pu être un méchant ayant beaucoup plus d’envergure. Au final, il passe la première moitié du film à fuir, et la seconde à « coopérer » (notez les guillemets…) avec l’équipage de l’Enterprise pour, brièvement, arriver à ses fins avant de se faire fatalement entourlouper… Et sa dernière action, certes dévastatrice, reste totalement désespérée.
Le « duel final » est un peu ridicule. On a l’impression que quelque chose a été expédié en vitesse, que quelqu’un n’a pas eu le temps de pousser son idée jusqu’au bout, mais on ne sait pas trop quoi. On a l’impression que c’est un peu cheap, pour un blockbuster de ce genre. On aurait préféré une bonne vieille bataille spatiale totalement dantesque, à ce niveau (et non, du coup, comme vous l’avez deviné, le film ne se termine pas par une bataille spatiale totalement dantesque…).
Tout ça pour dire que, si Khan est sans conteste un méchant intéressant et à la psychologie plutôt originale, pour moi il est loin de rentrer au panthéon des « méchants inoubliables » (je pense au Joker de « The Dark Knight », par exemple…). Sur ce coup, je trouve que le fait qu’il soit qualifié comme étant « une des pires menaces que l’équipage ait jamais connu » n’est pas vraiment justifié étant donné ce qui se produit, ou menace de se produire, dans le film (MAIS ça aurait pu).
Un film très « Starfleet Trek »
Khan mis à part, j’ai été un peu déçu par l’apparition des Klingons qui finalement, ne servent que de prétexte dans ce film (« attention, il est passé en territoire klingon, c’est vachement beaucoup trop dangereux d’y aller ! »). C’est effectivement un film très « Starfleet-centré » et les alien de tout poil proliférant pourtant dans l’univers de Star Trek sont totalement délaissés, bien que faisant de nombreuses apparitions à l’écran (la plupart du temps pour se lancer dans des envolées lyriques comme « OK » ou « Bien reçu »).
Pour revenir sur les batailles spatiales, elles laissent pour moi un peu à désirer dans ce Star Trek. Non pas au niveau dramatique en lui-même, mais parce que je les ai trouvées un brin frustrantes — en gros, on pourrait les résumer par « l’Enterprise n’est pas un vaisseau de combat, donc il se fait démonter la margoulette grave sans pouvoir rien faire en permanence ». On en prend plein les mirettes ok, mais bon, quand on sait qu’ils n’ont de toute façon aucun moyen de riposter, c’est moyennement intéressant je trouve…
Il n’y a en réalité pas de vraie « bataille »: l’Enterprise se fait tirer dessus essentiellement pour avoir une bonne raison scénaristique d’immobiliser deux vaisseaux l’un pas trop loin de l’autre. C’est dommage, sans non plus l’être à se rouler par terre de chagrin. À noter tout de même une scène de course-poursuite avec un vaisseau klingon plutôt cool, très « starwars-esque » (oui, dans mon esprit, les « batailles spatiales » pures et dures appartiennent plus à Star Wars qu’à Star Trek).
À propos du jeu des acteurs…
« KHAAAAAAAAAAAN !! »
Sans tenter de l’opposer à celui des acteurs de la série d’origine, je le trouve toujours correct. Pas forcément de par la qualité dramatique, mais c’est à peu près comme cela que je me représente les héros tels qu’ils étaient étant jeunes, qu’il s’agisse de Kirk, Mr Spock, McCoy… Simon Pegg est d’ailleurs remarquable une fois de plus en Scotty, ce film lui octroyant un rôle plus important que le précédent (reléguant au contraire McCoy au second plan). Cumberbatch, de son côté, incarne le « nouveau » Khan avec beaucoup de justesse et toute la subtilité que demande le personnage.
Le truc me faisant peut-être le plus tiquer, comme nombre d’autres fans de la série originale, est la « love story » entre Spock et Uhura, un peu mise à part dans ce film par ailleurs (heu… Spock ? In love ?? Avec Uhura ?! Non mais âllo quoi).
Le fait, aussi, peut-être, que Spock soit de toutes les missions s’annonçant toutes plus dangereuses les unes que les autres (la scène du début avec le volcan, la course-poursuite avec les Klingons…) alors que, à mon sens, dans la série originale, lorsque Kirk sait qu’il va y avoir ou qu’il peut y avoir danger, Spock l’accompagne rarement pour que, en cas de problème, le commandement de l’Enterprise revienne à ce dernier.
Mais, bon, il faut relativiser. Ils sont encore jeunes et fougueux, tout peut arriver !
Je tiens tout de même à saluer le fait que le réalisateur, à partir de la même intrigue « de base », ait réussi à raconter une histoire somme toute totalement différente de celle du film dont, comme dit précédemment, il s’inspire fortement. J’ai particulièrement aimé les quelques références et clins d’œil au film original (les reconnaîtrez-vous ?).
Les réalisateurs n’ont pas oublié de placer pas mal de scènes humoristiques, la salle fut hilare à de nombreux moments (les conversations Kirk / Spock n’ont rien perdu de leur mordant), et c’est tant mieux ! 🙂
Je reviens donc sur la note de 7/10 que je lui ai donné pour conclure.
Ce que j’ai aimé dans ce film :
le fait qu’à partir d’une intrigue connue (celle du deuxième film Star Trek), les réalisateurs aient réussi à recréer une histoire originale à, disons, 90%, tout en laissant quelques petits clins d’œil à l’œuvre originale: ça fait plaisir !
on ne change pas une équipe qui gagne ; mine de rien, je trouve que les acteurs incarnent plutôt bien l’équipage « jeune » de l’Enterprise, et Benedict Cumberbatch, sans avoir non plus un rôle inoubliable, incarne Khan avec pas mal de justesse
« it’s Star Trek, bitches ! » 😛 Plus sérieusement, je ne fais pas partie de la cohorte de fans indignés, révulsés, scandalisés par cette série de reboots de J.J. Abrams; même si j’aime beaucoup la série originale, j’aime également pas mal ces nouveaux films, je trouve que c’est une bonne initiative pour « rebooter » la série.
Ce que j’ai moins aimé…
C’est quand qu’on voit des aliens un peu plus que sur des plans de trois secondes pour dire un peu plus que deux mots ?
Une action un brin frustrante… Le coup de l’Enterprise qui se fait immobiliser comme un rien sans pouvoir résister, scénaristiquement c’est pratique, mais pas très palpitant.
Khan Noonien Singh aurait pu être un méchant tellement, mais tellement mieux exploité. Dommage notamment pour le final que je trouve un peu raté et manquant de panache.
Voilà, en conclusion je dirais que ce Star Trek Into Darkness n’a pas été pour moi une aussi grosse claque que fut son prédécesseur de 2009, j’ai eu un peu plus à redire dessus… Mais je ne regrette pas pour autant d’y être allé ! 🙂
3 réflexions sur « Star Trek Into Darkness : on l’a vu, on en est revenu »
Plutôt d’accord avec cette critique; au prochain, ils renouvelleront un peu leur matos (leur faudrait un genre de vaisseau furtif, mais je rêve) pour ne pas se faire dézinguer aussi vite.
Moi il y a quelque chose que je n’ai pas aimé, c’est le péon de Starfleet qui veut sauver sa fille au début…Il oublie tout intérêt général pour se concentrer sur le siens [enfin celui de sa fille (c’est beau l’amour paternel), vu qu’il se suicide sur l’attentat] quitte à faire tuer des centaines d’autres personnes [inconnues certes, mais quand même (Là c’est de suite moins beau)].
Le côté Starfleet centré je suppose que ça le sera beaucoup moins par la suite vu qu’ils vont (on l’espère) rechercher de nouvelles formes de vie et de nouvelles civilisations. (Space, the final frontier!)
Si jamais il y a un prochain (ce qui est tout sauf confirmé…) ce serait super chouette de voir un peu d’exploration… Sinon y a plus qu’à se consoler avec les 700 épisodes de la série :p
Et le péon de Starfleet, c’est Mickey de Doctor Who, ça m’étonne pas qu’il fasse de la merde :’D (bah oui tiens pour assurer la survie de ma fille, si je lâchais une horde de super guerriers assoiffés de vengeance sur notre monde…)
Plutôt d’accord avec cette critique; au prochain, ils renouvelleront un peu leur matos (leur faudrait un genre de vaisseau furtif, mais je rêve) pour ne pas se faire dézinguer aussi vite.
Moi il y a quelque chose que je n’ai pas aimé, c’est le péon de Starfleet qui veut sauver sa fille au début…Il oublie tout intérêt général pour se concentrer sur le siens [enfin celui de sa fille (c’est beau l’amour paternel), vu qu’il se suicide sur l’attentat] quitte à faire tuer des centaines d’autres personnes [inconnues certes, mais quand même (Là c’est de suite moins beau)].
Le côté Starfleet centré je suppose que ça le sera beaucoup moins par la suite vu qu’ils vont (on l’espère) rechercher de nouvelles formes de vie et de nouvelles civilisations. (Space, the final frontier!)
Si jamais il y a un prochain (ce qui est tout sauf confirmé…) ce serait super chouette de voir un peu d’exploration… Sinon y a plus qu’à se consoler avec les 700 épisodes de la série :p
Et le péon de Starfleet, c’est Mickey de Doctor Who, ça m’étonne pas qu’il fasse de la merde :’D (bah oui tiens pour assurer la survie de ma fille, si je lâchais une horde de super guerriers assoiffés de vengeance sur notre monde…)
Sinon je tiens quand même à dire que de mon côté j’en suis complètement revenue avec des étoiles plein les yeux <3