Aujourd’hui, j’ai participé à un atelier d’écriture créative qui était en deux parties. Comme les textes qui en sont sortis sont assez marrants, pourquoi ne pas les partager ici…
Le portrait chinois
La première étape consistait à produire son portrait chinois, c’est-à-dire le jeu bien connu où l’on se décrit soi-même à partir d’une quinzaine d’analogies avec un objet, un mot, une saison etc.
Si le questionnaire n’a pas forcément beaucoup d’intérêt à être partagé, la deuxième étape était d’écrire un texte qui reprenait les concepts, idées, philosophies qui se dégageaient du portrait chinois. Un autoportrait en dix lignes, quoi… Voici le mien :
Tour à tour hésitant puis borné à l’infini,
Amer, et pourtant malicieux et joueur, parfois,
Déçu par la folie des hommes, souvent,
Aimant l’inhabituel sans pour autant renier les classiques,
Préférant la nuit pour sa nature polymorphe,
Solitaire, donc libre, ou presque, en tout cas il y croit,
Tentant d’apprivoiser ses rêves, avec plus ou moins de succès,
Taciturne car trop occupé par les débats d’innombrables voix intérieures,
Luttant contre ses propres illusions, une bataille sans fin
Tout à la fois trop optimiste, trop pessimiste, trop idéaliste, trop fataliste
Critique des injustices, et de l’hubris généralisé,
Apaisé par le bruit de l’onde qui reflue sur le sable au coucher du soleil,
Je crois que parfois, les écrits sont des mots que l’on crie !
L’histoire à trous
La deuxième activité était un exercice de style surréaliste, où à partir d’un ensemble prédéfini de mots farfelus, il fallait tisser une histoire autour de cet ensemble, en utilisant tous les termes proposés.
Je tiens à noter qu’il est fascinant de voir à quel point chaque participant est arrivé à un texte totalement unique !
L’ensemble proposé était…
- Livre zébré
- Rêves boiteux
- Boa hurlant
- Chien mystérieux
- Chat enivrant
- Tapis suave
- Lunettes opaline
- Hibou éphémère
- Rivière émouvante
- Bateau rafistolé
Et mon texte autour de tout ça a été…
La nuit dernière, je m’assoupis après avoir terminé la lecture d’un étrange livre zébré.
Quelle ne fut pas ma surprise, une fois dans les bras de Morphée, de constater que mes rêves boiteux m’avaient embarqué le long d’une rivière émouvante, sur un bateau rafistolé à bord duquel un boa hurlant, doté de lunettes opaline, gueulait sur un chien mystérieux qui avait visiblement pissé sur son tapis suave.
Perplexe devant cette situation incongrue, je levai les yeux vers les branches des arbres en-dessous desquels notre rafiot voguait, apercevant alors un hibou éphémère se tenant perché là, qui se déroba promptement à la faveur d’un chat enivrant, hypnotique, au pelage couvert de zébrures roses et noires.
Il m’adressa un sourire énigmatique, avant de se volatiliser à son tour, ne laissant derrière lui que son sourire, éclatant.
(Bien joué si vous avez reconnu ce célèbre chat à la fin…)