Xenoblade Chronicles — De bien belles Chroniques

xenoblade image
Illustration boîte

 

Ce blog n’est pas vraiment destiné aux tests de jeux vidéo à la base, mais aujourd’hui, j’ai envie de vous parler d’un jeu qui, malgré son succès critique et public, est passé relativement inaperçu (peut-être dû à sa sortie sur Wii) : Xenoblade Chronicles, car ce dernier m’a vraiment mis une grosse claque au cours des cent (!) et quelques heures de jeu que j’ai pu y passer.

Je continue donc la suite des articles sur des « Chroniques », après celles de Métal Hurlant par Gaby… 🙂

Pour situer un peu ce qu’est la bête, il s’agit d’un jeu d’action-RPG japonais sorti sur la console Wii en août 2011. Il fut à sa sortie acclamé par la critique.

Pour moi également, c’est un très grand succès, et je vais brièvement (ou pas… 😉 ) expliquer pourquoi :

 

Un scénario original (mais pas trop, non plus)

Si il peut sembler classique de prime abord — en gros, le peuple de Bionis, les Homz (les humains), est en guerre avec le peuple de Mékonis, les Mékons (les machines) —, le scénario regorge de complexités inattendues et de quelques coups de théâtre bien sentis (les révéler serait du spoil !).

Car Xenoblade raconte en fait deux histoires : celle de la quête des héros, mais aussi celle des deux « mondes » du jeu : Bionis et Mékonis, qui sont, en fait, des titans sur le corps desquels la vie a proliféré après s’être entretués au cours d’une lutte, pour le coup, titanesque, et le pourquoi du conflit entre les Homz et les Mékons.

Le tout est traité intelligemment, les informations et les indices sont savamment égrainés au fil de l’intrigue et l’histoire est, de manière générale, assez longue ! Il m’est arrivé à plusieurs reprises de penser être arrivé à la fin alors qu’en fait, pas du tout… 🙂

Pour autant, plus on avance dedans, plus certaines inspirations sont visibles : notamment Final Fantasy X, car on se rend progressivement compte que ces deux jeux posent la même question : « Les machines sont-elles si néfastes que ça ? ». Et par là même, les similitudes entre les deux (plus au niveau des idées que du scénario concret) sont de plus en plus visibles à mesure que l’on avance. Heureusement, Xenoblade ne fait pas du copié-collé, non plus…

Par contre, les twists sont parfois téléphonés (volontairement ?) et de manière générale, on comprend ce qui se passe et qui est qui largement avant les personnages… Ce qui, il faut bien l’avouer, gâche certaines « révélations ».

 

Un monde fou, fou, fou

L’air de rien, si il fallait résumer le monde de Xenoblade en deux mots, ils seraient assurément : grand et beau.

Ce n’est pas un effet de manche : si le jeu reste assez classique, à la fois dans sa démarche — un environnement différent par « niveau » — et dans le choix des dits environnements — plaines, grottes, jungle, montagne enneigée, cité futuriste… — , les tableaux sont véritablement GIGANTESQUES. La plupart s’étendent à perte de vue et sont parfois scindés en différents « étages » selon l’altitude.

C’est un avantage comme ça peut ne pas l’être. Pas de véhicules dans Xenoblade, ces immenses paysages se parcourent, au moins la première fois, totalement à pied. J’adore personnellement explorer chaque centimètre cube (pour ne laisser aucune zone d’ombre sur la carte !), exterminer chaque monstre (et parfois tomber sur des monstres beaucoup trop forts !),  récupérer chaque objet (des petites lueurs bleues apparaissant au hasard : on ne sait ce que c’est qu’en passant dessus !) afin de compléter son encyclopédie, une sorte d’herbier pour lequel il faut récupérer un exemplaire de chaque objet de chaque niveau… Alors que ceux que ça n’intéresse pas de courir partout vont probablement aller en ligne droite en s’ennuyant un peu (car, objectivement, les distances à parcourir entre chaque étape sont vraiment conséquentes). Heureusement que le jeu permet de se téléporter à volonté sur n’importe quel endroit important que l’on a déjà visité…

D’un point de vue purement graphique, la console donne tout ce qu’elle a, et si les textures sont parfois assez pauvres, et que l’aliasing est parfois flagrant, elle est largement pardonnée par le fait de pouvoir gérer de si grands environnements sans problème.

Sur ce point c’est plus gênant pour les combats : la console peine à gérer ceux comportant un grand nombre d’ennemis (à partir de cinq ou six), les ralentissements étant non négligeables. Et ce genre de situation se faisant plus fréquente à mesure de l’avancée dans le jeu, ce défaut peut finir par agacer…

Xenoblade Landscape
Un aperçu de paysage "in game"

 

« Baaaaaaston ! »

Ce que j’aime bien dans Xenoblade, c’est qu’en combat, le jeu fait appel à un mélange de timing et d’un peu de stratégie, ce qui fait que les combats se suivent et ne se ressemblent pas 😉

Par exemple, on peut déséquilibrer un monstre. Une fois cela fait, on peut le faire chuter, et une fois par terre, on peut l’étourdir ! Cependant, aucun personnage n’a la possibilité d’infliger ces trois états à lui tout seul : il faut composer intelligemment son équipe, et lancer les bonnes techniques au bon moment pour être le plus efficace possible. Ça ne se cantonne donc pas à du bourrinage de skill à la chaîne, et j’aime pas mal ça.

Une autre bonne idée du jeu : la barre de coopération. Composée de trois «segments», elle se remplit un peu toute seule au cours des combats et permet des mouvements spéciaux comme un enchaînement : on utilise à la suite chaque perso de la formation, le temps d’une attaque spéciale. Et à la fin, il faut appuyer au bon moment sur un bouton pour tenter de donner un coup supplémentaire ! (Plus on est loin dans l’enchaînement, plus les coups font mal).

Mais la chose comporte également une importance tactique : déclencher un enchaînement consomme toute la barre de coopération, et dans un combat tendu où on pourrait avoir besoin de ranimer des personnages, cela peut se révéler fatal… Car pas de réanimation à volonté dans Xenoblade : si il reste au moins un segment de la barre, il est possible de ranimer un personnage tombé (action qui consomme donc une barre) ! Et ça, ça sauve la vie (littéralement).

À part ça, le jeu, globalement, ne représente pas un énorme challenge en terme de difficulté : Il est largement possible de se contenter de suivre la trame principale sans s’entraîner à côté, et pour peu qu’on le fasse (comme moi), la plupart des monstres que l’on croise sont aisément battus. De plus, pas de prise de tête dans Xenoblade : les points de vie des personnages remontent automatiquement en dehors des combats et il n’y a tout simplement pas de points de magie, mana, technique ou que sais-je… Chaque technique possède juste un ACD, un temps qu’il faut attendre après chaque utilisation avant de pouvoir s’en servir à nouveau. Les attaques normales se déclenchent automatiquement quand le monstre visé est à portée d’arme. Un gameplay peut-être un peu simple par rapport à ce qu’on peut trouver dans les autres jeux du même genre, mais, pour moi, ça ne gâche absolument pas le jeu.

Une fausse bonne idée cependant : disséminer ça et là des monstres très forts sur le terrain. C’aurait pu être une bonne idée en soi, pour réhausser un peu le challenge, mais le fait qu’ils soient généralement beaucoup trop forts (des monstres niveau 75 ou 90 se promenant au milieu d’autres niveau 10 !) oblige juste à les éviter à tout prix, plutôt que d’essayer de les affronter (de manière générale, il est ardu de battre un monstre ayant au moins 5 niveaux de plus que les personnages)… 😐

Enfin, un point qui m’indigne — que dis-je, qui me met hors de moi ! — et que je trouve le plus illogique et le plus frustrant de l’histoire du RPG : le Game Over. Vers la fin du jeu, les personnages forment un groupe de près d’une dizaine de personnes. Pourquoi donc, lorsque trois combattants sont par terre, les autres ne peuvent-ils pas prendre le relais ? Si des jeux comme Final Fantasy VIII ont trouvé une réponse astucieuse à cette question (l’éclatement géographique des membres de l’équipe), Xenoblade tombe complètement dans ce travers. Peut-être est-ce pour des raisons techniques, tactiques ou pratiques que je ne comprends pas (totalement, en tout cas), mais cette question reste encore aujourd’hui sans réponse à mes yeux…

 

The Social Network

Un autre aspect du jeu que je trouve intéressant est le sociogramme, une sorte de graphique représentant toutes les relations sociales entre les différents PNJ (personnages non jouables) du jeu. Il se remplit généralement en remplissant des quêtes annexes (dont le nombre total n’a, à mon avis, pas beaucoup à envier à The Elder Scrolls: Skyrim) qui créent ou modifient les liens sociaux entre les personnages. Ainsi, selon ce qu’on décide dans certaines quêtes, les relations entre deux personnages peuvent s’améliorer, ou se dégrader… Il est notamment utile car chaque personnage pouvant être important (car il donne des quêtes, par exemple) possède sa petite vignette avec, surtout, la tranche horaire à laquelle il apparaît (certains persos ne sortent que la nuit).

Une bonne idée vraiment très développée (vers la fin du jeu, le sociogramme ressemble à une vraie toile d’araignée) qui force le respect.

Mais les membres de l’équipe sont également sur le sociogramme ! Il permet de voir les relations au sein de l’équipe. Cela a son importance dans le sens où tout au long du jeu, il est possible de déclencher des « tête à tête », dialogues improvisés entre deux personnages permettant d’en savoir plus sur leur relation, leur histoire… lorsque deux personnages sont suffisament proches. Ceci dit, je ne trouve pas ce système idéal : les tête-à-tête demandent pour la plupart des liens très forts (par conséquent, ils ne se débloquent qu’en toute fin du jeu…), et ce pour des dialogues parfois pas très intéressants…

Pour en revenir aux quêtes, je finirai en disant que ce qui me plaît aussi dans Xenoblade, c’est l’aspect résolument «orienté quête » : le « monster bashing » (tuer des monstres à répétition) ne rapporte pas énormément d’expérience. Les principaux moyens d’en gagner sont la réalisation de quêtes annexes et la découverte de nouveaux lieux importants. C’est donc un système poussant vraiment à s’attarder davantage sur l’histoire des lieux que l’on traverse, et à explorer en entier les gigantesques environnements que le jeu propose. Est aussi à noter un système de « Trophées » (l’équivalent d’achievements, de haut-faits, appelez ça comme vous voulez…), qui rapportent de l’expérience lorsqu’ils sont acquis.

Autres facteurs attestant de la facilité du jeu : beaucoup de quêtes sont des «quêtes Fedex» (aller trouver un objet, le ramener, l’amener à quelqu’un d’autre…). Et malgré le nombre parfois assez grand d’objets demandés, elles se finissent plutôt vite car en fait, aucun objet n’est vraiment rare dans Xenoblade (à quelques rares exceptions, c’est le cas de le dire). Corollaire du point précédent : le simple fait d’éliminer les monstres sur le chemin fait en général tomber pas mal de pièces d’équipement mieux que celles qu’on peut trouver chez les marchands, ce qui fait que assez vite, l’argent ne sert quasiment plus à rien…

 

Conclusion

Ouf, bon, je pense que j’ai tout dit de ce que je pensais de ce jeu 🙂

Pour récapituler :

  • Les +
    • Un double scénario long et intéressant
    • Des environnements jolis et surtout absolument gi-gan-tesques !
    • Un système de combat dynamique et varié
    • Un système de sociogramme très complet, bien pensé, avec des quêtes annexes à ne plus savoir quoi en faire !
  • Les –
    • Des révélations qui sont parfois un peu téléphonées, d’où des effets de surprise ratés
    • Le jeu est peut-être un peu trop facile sur de nombreux points
    • Des environnements tellement grands que ça peut parfois devenir pénible

Le jeu comporte également un mode «New Game +», qui vous permet, après avoir fini le jeu une fois, de recommencer dans un univers enrichi avec plus de quêtes, plus de difficulté… Mais malgré les très bons moments que j’ai passé sur Xenoblade, je crois que je ne vais pas essayer tout de suite 😉

À bientôt pour de nouvelles aventures chocolatées !

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