Rediff’ – « Are you my mother? » d’Alison Bechdel

« Are you my mother? » (en VO) est la suite du premier tome (Fun Home) de l’autobiographie d’Alison Bechdel dans lequel, après avoir analysé sa relation avec son père, elle s’attaque à la figure de sa mère, un chantier d’une nature tout autre étant donné que cette fois, elle s’y attelle alors que cette dernière est toujours vivante.

On sent, et cela est même montré dans le livre, que la mère de l’autrice a eu un droit de regard et de critique sur ce qu’il convenait d’y montrer, ou pas. Ce qui donne, selon moi, au propos du deuxième opus un aspect plus « policé », lisse, moins spontané et personnel que le premier.


Contrairement à ce que laisserait supposer le titre (un peu comme le premier opus), il s’agit moins d’un livre racontant la mère de l’autrice qu’une auto-analyse de cette dernière par le prisme de sa relation avec sa mère. Dans une quête d’identité qui l’a obsédée pendant la majeure partie de sa vie adulte, Alison Bechdel s’est plongée à corps perdu dans la psychanalyse et nous raconte les enseignements qu’elle a pu en retirer.

Une lecture certainement moins accessible que le premier tome, car l’autrice se repose assez lourdement sur bon nombre d’extraits d’ouvrages de Sigmund Freud, Donald Winnicott et Virginia Woolf pour tenter de comprendre la source de son mal-être, prenant peut-être ses racines dans sa relation avec des parents pour le moins excentriques.

En parallèle, à la manière d’une séance de psychologie inversée, l’autrice nous décrit plusieurs de ses rêves à la symbolique énigmatique, et les nombreuses séances de psychothérapie auxquelles elle a dû assister pour tenter d’en comprendre le sens.

Comme dans le premier livre, les références littéraires abondent, et elles sont si omniprésentes qu’on ne peut sans doute comprendre pleinement ce deuxième tome qu’en ayant eu les mêmes lectures que l’autrice.

Pour ma part, il fut un peu plus difficile de « rentrer dedans » que le premier, car je ne maîtrise pas le jargon psychanalytique dont tout le livre est parsemé.

Cela reste cependant une lecture plaisante dans la droite lignée du premier, et une plongée profonde dans le monde de la psychologie et de la relation parent-enfant, l’autrice s’appuyant sur l’analyse de ses propres traumatismes afin d’en tirer des leçons partagées au fil de l’histoire.

(Initialement publié sur Babelio)

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